Située au Sud-Est de la Malaisie et Singapour, au Sud-Ouest des Philippines et au Nord-Ouest de l'Australie, l'Indonésie consiste en un archipel de 13.677 îles étendues sur plus de cinq mille kilomètres pour une superficie totale de 1.913.000 km2. Vous en connaissez sûrement les principales îles; Java qui abrite Jakarta, la capitale du pays, Sumatra, Kalimantan (grande partie de l'île de Bornéo), Sulawesi (anciennement les Célèbes), les Moluques, la Papua (anciennement Irian Raya), Ouest Timor, Florès, Sumba, Lombok et enfin Bali. Les autres sont de plus petite taille, 6.000 sont inhabitées et certaines se résument à un gros rocher.
Les 275 millions d'Indonésiens se regroupent sous 360 ethnies parlant 250 langues dont quelques-unes comportent plusieurs dialectes. Cependant, depuis l'indépendance de l'Indonésie en 1946, le bahasa indonésia est devenu la langue officielle. Dans les grandes villes et les lieux touristiques, quantité d'Indonésiens connaissent l'anglais... à plus ou moins bon niveau. L'Indonésie est le premier pays musulman du monde, avec près de 170 millions de croyants, à côté de minorités bouddhiques, chrétiennes et hindouistes. Cependant, l'animisme toujours vivace tend à nuancer l'ensemble de ces religions, les croyances ancestrales et les coutumes gardant une large place.
L'Indonésie est une république démocratique, dont l'indépendance, après plus de 300 ans de colonialisme sous le joug des Hollandais, a été officiellement proclamée le 17 août 1945 par Sukarno, mais l'unification et l'indépendance du pays n'ont réellement été effectives qu'en 1949 après le départ des derniers Japonais, Anglais et Hollandais. Avant cela, chaque île fonctionnait plus ou moins indépendamment avec ses propres Sultans et Princes, dont les royaumes se croisaient parfois.
En 1999 et après 30 ans de domination du président (dictateur) Suharto de 1968 à 1998 et un an d'intérim de Habibie, un homme de paille du gouvernement précédent, l'Indonésie à élu son quatrième président en la personne de Abdurrahman Wahid, dit Gusdur. De ce musulman modéré et consensuel, associé à Megawati, fille du "Père de l'Indonésie" Soekarno, qu'il a désignée en tant que premier ministre, les Indonésiens attendaient des réformes économiques, politiques et sociales leur permettant de sortir définitivement de la crise et de prendre enfin la place qu'ils devraient occuper tant en Asie du Sud-Est, qu'au niveau mondial. Des affaires de corruption (le Japonese Gate notamment) et l'incapacité de Abdurrahman Wahid à résoudre les problèmes ethniques, religieux et politiques de son pays ont prématurément précipité sa chute.
Le Lundi 23 Juillet 2001, l'assemblée consultative du peuple (MPR) réunie en session extraordinaire destituait le président Wahid à l'unanimité des 590 voix pour "violation des principes fondamentaux de l'état" et nommait Mme Megawati Soekarnoputri (dernier mot qui signifie "la fille de Soekarno") au poste de cinquième chef de l'état indonésien. A la tête du PDI (Parti Démocratique Indonésien) depuis 1993, Megawati était devenue l'un des symboles de la lutte pour la démocratie dans son pays et elle seule pouvait pouvait prétendre réunir autour d'elle et vers une politique commune les différentes couches géographiques, ethniques et religieuses de l'Indonésie....
Le 20 Septembre 2004 c'est plus de 150 millions d'indonésiens (l'Indonésie compte 250 millions d'habitants) qui étaient appelés aux urnes pour élire pour la première fois au suffrage universel leur nouveau président et c'est un autre candidat qui a émergé et l'a l'emporté lors de ces dernières élections : Susilo Bambang Yudhoyono (SBY).. Megawati paye ainsi la déception croissante des indonésiens sur le manque de réformes concernant la corruption et l'économie dans un pays où le chômage et la pauvreté sont très élevés. Susilo Bambang Yudhoyono restera 10 ans au pouvoir grâce à sa réelection en 2009.
Soekarno, le père de l'Indonésie
Megawati Sukarnoputri
Jokowi, le président actuel
C'est le 22 juillet 2014 que Joko Widodo, dit Jokowi, est déclaré vainqueur des élections présidentielles 2014. Pour la première fois de son histoire, l'Indonésie voit arriver au pouvoir un homme qui n'est pas issu de l'establishment. Originaire d'un milieu modeste, cet homme d'affaire devenu riche en vendant des meubles a été gouverneur de Solo et Jakarta avant d'accèder à la fonction suprème. Président atypique et réformateur, Jokowi suscite beaucoup d'espoirs de la part des indonésiens mais la tâche s'annonce difficile, tant la corruption reste ancrée dans le système.
Le 21 mai 2019, Jokowi est officiellement annoncé vainqueur des éléctions présidentielles et donc réélu pour un nouveau mandat de 5 ans. A lire ici notre article consacré aux dernières élections.
Bali, une enclave particulière au sein de l'Indonésie
Au sein d'une Indonésie très majoritairement musulmane, Bali, avec ses 95% d'hindouistes sur une population de 4,3 millions d'habitants, constitue un monde à part. Sa situation géographique au cœur de l'Indonésie constitue un bon point de départ pour la découverte de ce pays. Facile d'accès de par son aéroport national et international ainsi que par ses liaisons navales et son infrastructure routière, elle possède de multiples atouts et constitue un Eden aussi bien pour les touristes que pour les autochtones pour qui elle se révèle bien souvent une terre d'accueil.
Avec ses 5.630 km2 (140 km de long sur 80 de large) traversés par une chaîne de montagnes volcaniques, dont la plus haute culmine à 3.142 m, la majorité de la population est concentrée autour de sa capitale Denpasar, où siège le gouverneur de Bali, et de 7 autres villes, capitales des 7 préfectures correspondantes.
La multitude de rizières à rendement parfois tri annuel, phénomène unique au monde et la manne touristique font de Bali l'île la plus riche du pays (par habitant). Elle sait cependant au milieu du modernisme qui la poursuit, préserver sa culture ancestrale et cette île aux milles visages n'a pas fini de livrer tous ses secrets.