Aujourd’hui, nul ne peut ignorer la situation critique du corail à l’échelle mondiale. Mais si vous souhaitez participer à la restauration d’un récif, c’est possible.
A Bali, dans la région de Candidasa, l’association Ocean Gardener organise depuis le début d’année 2018 des demi-journées consacrées à la découverte des coraux et propose à ses visiteurs de devenir les héros d’un jour en participant au bouturage de ses espèces sur un récif artificiel.
Le but ? Reconstituer le récif coralien bien connu des plongeurs, celui de Tepekong, une barrière abimée par la pêche aux explosifs et l’amarrage « sauvage » des bateaux.
Après une série d’informations générales sur le monde du corail, tout le monde à l’eau puisqu’il est prévu de visiter la ferme d’élevage, composée de « tables » métalliques sous-marines, et de participer au bouturage des différentes variétés présentes sur le site.
A l’aide d’une simple paire de sécateurs, de colliers de serrage et d’un peu d’équilibre (le courant et les vagues peuvent être au rendez-vous), le tour est joué. La manœuvre est simple mais l’enjeu est grand.
Si vous décidez d’apposer à vos boutures une étiquette mentionnant votre nom, vous pourrez recevoir des nouvelles de vos coraux tous les six mois.
Une fois les boutures fixées, l’association propose enfin une expédition en masque et tuba pour admirer la faune et flore marines de la région.
Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour la biodiversité marine !
L’initiative Ocean Gardener a vu le jour en 2018 dans une ferme aquacole née en 2002. Cette dernière se compose de 80 tables de culture, qui comprennent chacune environs 200 coraux. Deux cents coraux sont produits par semaine.
La principale espèce que l’on retrouve est l’Acropora, un corail dur (il existe aussi le corail mou) qui peut pousser de plusieurs centimètres par mois. Une croissance rapide très intéressante.
L’équipe se compose de plusieurs biologistes marins et travaille en partenariat avec les pêcheurs locaux afin de familiariser ces derniers à des techniques de pêches plus douces et respectueuses de l’environnement.
C’est grâce à cette équipe que l’on doit la restauration du récif via une technique étonnante. Les boutures sont attachées à des structures de béton armé, creuses, de différentes tailles, et permettant la circulation des poissons entre elles. Une fois les coraux fixés au béton, il suffit généralement de 2 mois, les récifs artificiels sont déplacés sur de courtes distances à l’aide de bouées de plongée gonflables.
En plus de l’attrait touristique qu’il représente, le corail est également un extraordinaire foyer de la biodiversité marine, une source d’approvisionnement en nourriture pour de nombreuses espèces, et une digue de protection pour les littoraux.
Mais voilà, depuis une vingtaine d’années, la sonnette d’alarme est tirée. Le réchauffement climatique, le tourisme de masse, la surpêche, la pollution… Mettent à mal le fragile équilibre de notre écosystème marin, en détruisant les récifs coralliens, et ce à l’échelle mondiale.
En 2016, suite à une vague de chaleur, la grande barrière de corail a perdu 30% de ses coraux. Dans la presse, on parle d’une « hécatombe ».
Se tenir informés des enjeux écologiques liés au corail, adopter un tourisme responsable et durable auprès d’agences éthiques, et restaurer les récifs endommagés sont donc les meilleurs moyens de protéger le corail et les milliers d’espèces qui dépendent de ce dernier.
A vous de jouer !