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Culture, tourisme et mondialisation chez les Papous

 

Mieux vaut le savoir avant de partir : un voyage en terre papoue n’est pas un voyage comme un autre. Le tourisme c’est un peu comme le train, il peut toujours en cacher un autre. Et le tourisme-voyeur, malsain par nature, est de ces autres-là : non recommandables. Si les Papous ne sont pas des « rescapés de la préhistoire », leurs cultures et coutumes sont pourtant radicalement différentes des nôtres et ont conservé leur originalité : chasse et cueillette, huttes sombres et cabanes perchées dans les arbres, étuis péniens, rites étranges et danses tribales. La mondialisation libérale et l’uniformisation culturelle ne sont pas encore parvenues à modeler la vie des Papous selon les standards internationaux, mais pour combien de temps ? Le tourisme, quant à lui, est autant une chance qu’un malheur pour les autochtones, son expansion s’avérant évidemment risquée à long terme.

 

 

Une femme korowai et ses enfants dans les marais du vaste territoire asmat et un chef dani dans le village le plus touristique de la vallée de Baliem, au cœur des montagnes du centre de Papua.

 

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Les Papous aujourd’hui

 

Le territoire papou dont l’autorité relève du pouvoir indonésien couvre une superficie de 421 981 km², soit un espace légèrement moins vaste que la surface de la Papouasie-Nouvelle-Guinée voisine, indépendante depuis 1974. Peu densément peuplée, véritable Far East indonésien, la province d’Irian Jaya – rebaptisée Papua en 2000 – est une terre de conquêtes où affluent toujours, d’une part les explorateurs étrangers, qu’ils soient touristes, aventuriers ou marchands, et d’autre part les colons indonésiens, en provenance d’autres îles surpeuplées de l’archipel et en quête d’un improbable El Dorado. Estimée à près de 2 millions d’habitants, la population de cette partie indonésienne de la Nouvelle Guinée abrite par conséquent une multitude d’ethnies autochtones mais également régionales : Chinois, Javanais, Bugis, Batak, Toraja, Balinais, ethnies des petites îles de la Sonde, etc. Des peuples qui viennent occuper ce territoire dans l’espoir de le « développer » selon la terminologie aussi nationale qu’officielle. S’ajoutant à une stratégie politique de colonisation interne (transmigrasi), la répression contre le mouvement séparatiste (Organisation pour la libération de la Papouasie) et le rapide processus d'assimilation culturelle ont récemment modifié la donne démographique, au point que les groupes ethno-linguistiques papous deviennent même minoritaires sur leurs propres terres : les « étrangers nationaux » représentent déjà la moitié de la population locale... Par ailleurs, 251 groupes linguistiques autochtones ont été répertoriés par les chercheurs du Summer Institute of Linguistics, basé à Jayapura. Un brassage ethnique, religieux et linguistique qui ne doit pas masquer les disparités sociales et les difficultés du vivre-ensemble : 80% de la population irianaise – soit 1,5 millions de personnes – vivent sous le seuil de pauvreté.

 

Province fortement montagneuse au climat équatorial très humide, Papua est une réserve naturelle unique au monde. La forêt dense entrecoupée de vallées profondes recouvre l’ensemble du territoire, et les régions côtières, notamment au sud, sont très marécageuses. Pleine de contrastes, la province alterne les records : haute montagne et froid de rigueur contre marais boueux et infestés de moustiques. A l’intérieur des terres, les Papous se nourrissent de cultures de subsistance sur brûlis, tandis que prédominent, dans les zones côtières, les cultures commerciales de palmiers à huile, de noix de muscade, etc. Le mont Jayakesuma (ou mont Carsensz), plus haut sommet de Papua, atteint les 4884 mètres (et non pas 5020 mètres, comme souvent noté !), dans la chaîne de montagne Sudirman, prolongée ensuite par les chaînes Jayawijaya et Wisnumurti, qui traversent d’ouest en est le centre du territoire. Entre les Papous des montagnes et ceux des marais, il y a donc un monde ! Leurs modes de vie diffèrent souvent radicalement : en altitude, on cultive la patate douce et autres tubercules, on vit dans des huttes à même le sol et on élève des porcs ; dans les marécages, c’est le sagou qui est l’aliment de base, on réside dans des cabanes arboricoles et on chasse le casoar… La différence est d’abord liée au lieu de vie.

 

 

Le village gouvernemental (et sur pilotis en grande partie) de Senggo, point d’arrivée pour les bateaux et terrain d’atterrissage potentiel : ici tout a été fait pour sédentariser les Papous et on y trouve donc une église, une mosquée, une école, des administrations et des commerces, sans oublier le désœuvrement et l’acculturation…

 

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Le village de Yaniruma, porte d’entrée de l’ethnie Kombai et surtout Korowai. A l’origine, une mission religieuse s’y est installé, aujourd’hui c’est un petit bourg – peuplé de Papous coupés de leur environnement forestier direct – avec une grande église et de petits commerces, ainsi qu’une piste d’atterrissage souvent impraticable.

 

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La capitale régionale et administrative est Jayapura, située au nord sur la côte Pacifique, tandis que Wamena, lovée dans les hautes terres au cœur de la vallée de Baliem, est la principale ville culturelle et touristique. Au nord de Papua, le sous-sol regorge de pétrole, et la province compte d’énormes complexes miniers (nickel, cobalt, or et cuivre). Mais, en dépit de ce grand nombre de ressources naturelles et minières, les populations locales ne bénéficient guère des retombées économiques de cette manne. Si la majorité des Papous sont agriculteurs, chasseurs et cueilleurs, une minorité d’entre eux dénichent des emplois – souvent subalternes – dans les secteurs des services, de l’administration et du tourisme, notamment comme porteurs, interprètes, voire en qualité de guides. D’autres encore servent de main d’œuvre bon marché pour l’industrie forestière et surtout minière. L’entreprise Freeport emploie ainsi 17 000 ouvriers et employés, mais à peine 10% d’entre eux sont des Papous, des membres des ethnies Amungme et Kamoro embauchés pour les emplois les moins qualifiés. La mine Grasberg, la plus grande de cuivre et d’or au monde, produit pourtant plus d’un million de dollars de bénéfices par jour ! Championne dans l’expropriation des autochtones, Freeport, multinationale américano-britannique longtemps liée au clan Suharto (l’ex-dictateur, déchu en mai 1998), déplace plus de personnes qu’elle ne leur trouve du travail. L’injuste répartition des royalties (un milliard de dollars au gouvernement indonésien et seulement 65 millions au gouvernement provincial) est contestée par les Papous qui s’indignent également des effets dévastateurs pour l’environnement : plantations de sagoutiers et rivières contaminées, pollution, déchets et déforestation massive, etc. Enfin, l’armée patrouille autour de la mine, et les violations des droits humains sont monnaie courante. Ici tout le monde le sait, ailleurs tout le monde s’en fout…

 

 

La « rencontre » entre ethnologie et tourisme

 

Doit-on d’ailleurs voyager en pays papou ? La plupart des circuits touristiques à destination de la Nouvelle-Guinée – qu’ils soient à la carte ou non – ne peuvent plus aujourd’hui faire l’économie d’une réflexion d’ordre éthique à ce sujet, cela même si le nombre de touristes étrangers visitant la partie indonésienne de l’île ne s’élève qu’à quelques dizaines de milliers par an. Confrontés au regard de l’Autre, dans les montagnes ou dans les marais, les Papous « jouent » à être de bons « sauvages ». Le Papou doit répondre à son image de Papou, de même que le touriste doit faire son « travail » de touriste, à savoir s’émerveiller et photographier, s’enrichir (culturellement, en partant à la « découverte » du pays) et se ressourcer (spirituellement, en privilégiant la « rencontre » avec les gens, leurs coutumes ancestrales et leurs traditions sacrées)...

 

On troque depuis longtemps beaucoup de choses à travers toute la Nouvelle-Guinée : femmes, porcs, sel, casoars, canne à sucre, sagou, coquillages, haches... Quant aux métaux et à la verroterie, ils arrivent plus rapidement d’Europe et de Chine que les étrangers eux-mêmes. Les haches ont souvent une valeur cérémonielle en même temps qu’une valeur monétaire, à la fois échange économique et symbolique (comme le sel végétal obtenu à partir des cendres de la canne à sel chez les Baruya). Cette intense et séculaire circulation des biens vise non seulement à maintenir et renforcer les liens, les alliances, les diplomaties ethniques, mais aussi à faciliter la vie quotidienne sur le plan économique et relationnel. La monnaie traditionnelle, comme le silex ou le nacre, restent parfois toujours en usage (en Nouvelle-Bretagne, une banque de l’ethnie tolai verse à ses clients des intérêts sur les placements en coquillages).

 

Les habitudes vestimentaires locales sont réduites à leur portion congrue, surtout loin du bruit de la mondialisation où l’authenticité reprend ses droits dès que l’on pénètre dans la forêt à l’abri des caméras. En langue korowai, « tee-shirt » se dit « peau des esprits » et si aujourd’hui les habitants sont « invités » à porter des vêtements, y compris sales et déchirés, lorsque les touristes arrivent, c’est l’inverse ! Nous sommes au 3ème millénaire, et les Papous, notamment en terre Asmat, sont réinvités à se déshabiller afin de contenter la demande d’exotisme, voire d’érotisme, de la part des clients étrangers, venus de si loin pour les contempler… Parfois, la scène se complique et certains figurants se montrent récalcitrants. Lors d’une danse d’hommes à l’occasion d’une fête de sagou en pays korowai, les jeunes gens ont quitté leurs shorts et certains leurs jeans pour enfiler leur « costume traditionnel » – quelques lianes de rotin et une feuille enroulée autour du prépuce – alors que d’autres n’ont pas voulu participer à cette mascarade, du coup ils n’ont pas été autorisés à participer à la danse avec leurs amis… Les touristes présents filment la danse, et le chef des guides ne veut pas voir de danseur habillé au milieu des autres, bref aucune fausse note n’est tolérée, les devises des touristes pèsent trop lourd dans la balance. Lors de cette même danse, certains hommes ne voulant pas retirer leurs dessous habituels ont porté la jupe réservée aux femmes… de quoi faire rire quelques jeunes filles korowai dans l’assemblée, mais les touristes n’ont guère prêté attention à ce « détail » (voir la photo ci-dessous). L’essentiel était sauvegardé, les hommes étaient peut-être déguisés en femmes mais en tout cas ils étaient traditionnels, et l’essentiel était là ! Après la « prestation », certains villageois-danseurs ont été payés, le tout à l’abri des regards touristiques…

 

 

Dans le sud de Papua, les cultures papoues sont dites « redécouvertes » à l’occasion notamment du festival annuel Kamoro. Créé en 1998, ce festival, sous prétexte de redécouverte légitime des traditions locales, masque mal ses intentions d’attirer les touristes internationaux et de contrôler politiquement les groupes papous. Le clou de l’événement est, comme pour le festival Asmat dans la même région et dont il prétend pourtant se démarquer, la vente organisée des sculptures, certaines pièces atteignant quelques milliers d’euros… Parmi les invités, on trouvera parmi les habitants des villages concernés, des ministres indonésiens, des patrons de galeries d’art, des conservateurs de musée, des affairistes en tout genre. D’ailleurs, en 2005, le festival Kamoro a été soutenu par deux « parrains » que pourtant tout semblait opposer dans la vie quotidienne : le Conseil des coutumes et des traditions Kamoro et la multinationale Freeport… La discutable (re)découverte culturelle n’est pas une affaire aisée, et la menace de folklorisation jamais très loin… L’occultation des conflits politiques – entre indépendantistes papous et militaires/colons indonésiens – exaspère les Papous, en quête de reconnaissance, qui voient défiler davantage d’équipes de télévision ou de touristes rousseauistes, venus filmer et photographier des « rites ancestraux » que celles évoquant les souffrances subies quotidiennement par les autochtones. Il y a les sujets « tendance » et puis ceux qui fâchent !

 

Cela dit, dans le contexte d’une colonisation économique interne, et malgré le risque réel de folklorisation (voire parfois de muséification), le tourisme n’est pas ici – pour l’instant – le pire ennemi d’un éphémère et difficile « développement durable » pour les populations papoues.

 

 

Chez les Korowai – un sous-groupe Asmat – aujourd’hui célèbres pour leurs fameuses « maisons dans les arbres », des petits groupes de touristes s’aventurent dans la forêt en quête de découverte culturelle, d’exotisme radical mais aussi de souvenirs originaux, tels ces boucliers locaux peints avec des motifs traditionnels korowai. Des souvenirs qui sont également de nos jours des œuvres d’art très recherchées sur le marché de l’art (premier) international…

 

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Mondialisation, évangélisation et désocialisation

 

Tout au long du XXe siècle, les Occidentaux ont apporté, ou plutôt imposé ici, d’étranges « échantillons de civilisation », tels que la Bible, les armes à feu, le travail salarié, et aujourd’hui la société de consommation. La rencontre culturelle, tant souhaitée par certains voyageurs, n’est pas forcément voulue par les Papous qui savent aussi qu’en s’ouvrant aux visiteurs ils se dévoilent un peu plus, au risque parfois de laisser échapper un détail impardonnable (une boîte de coca sous la table, un tee-shirt avec la Tour Eiffel offert par un touriste précédent, etc.). Je me souviens, par exemple, d’une petite horloge murale vite décrochée à mon arrivée, pour que les touristes pénètrent dans une maison « traditionnelle » vierge de tout signe de modernité indésirable. Sur place, les colons indonésiens christianisés ou islamisés et les Papous récemment convertis par le biais des églises évangéliques se livrent à une rude concurrence.

 

A Wamena, en 2002, j’ai assisté à l’inauguration d’une église baptiste où des centaines de Papous furent invités à partager un immense repas, avec de la viande de porc à profusion, pendant plusieurs jours, le tout payé par les fidèles et le clergé local. Le christianisme occupe fièrement ce terrain, sans négliger les services de base en matière de santé et d’éducation, une place vide désertée par les services de l’Etat, et une situation dont s’accommode finalement fort bien le gouvernement indonésien qui, grâce aux missionnaires et autres gestionnaires du sacré, économise quelques deniers tout en laissant le champ libre aux religieux et donc au prosélytisme chrétien…

 

A long terme, la solution pour les Papous ne se résoudra cependant ni par le salut des âmes ni par le sort des armes, mais par une voie résolument politique. Mais tant que l’Indonésie s’efforcera à diviser pour mieux régner, cette voie restera hypothétique. Même si le temps des autoritarismes semble compté…

 

 

Le lendemain de la fête nationale indonésienne du 17 août 2009, le Jakarta Post publie la photo ci-dessous, avec une légende explicite: « Amour traditionnel: portant un costume traditionnel papou, l'officier militaire Barnabas Warnares salue le drapeau rouge et blanc indonésien à Jayapura, Papua, ce lundi. Barnabas assiste à la cérémonie de la fête du jour de l'indépendance à laquelle a également participé le président du Comité de la Jeunesse Nationale Indonésienne, M. Achmad Doli Kurniawan ». Source: The Jakarta Post, 18 août 2009, p. 9 (photo de N. Dharma Somba).

« Avis divergent sur la question papoue », dessin paru dans le journal Mingguan Kontan, 18 décembre 2000, repris dans Benny Rachmadi, Dari Presiden ke Presiden, Buku 1, Jakarta, Gramedia, 2009. On y voit Megawati et Gus Dur en plein désaccord sur la gestion du conflit à Papua, la première souhaitant mettre Theys Eluay en prison tandis que le second prône un assouplissement de la politique indonésienne à l’endroit des Papous. Une bonne décennie plus tard, rien n’est réglé, et la question papoue demeure d’une brûlante actualité.

 

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Le mariage suspect entre tourisme et politique

 

Il s’agit aujourd’hui, en reconsidérant la politique, le tourisme et l’éducation sous un regard nouveau, de repenser le développement en terre papoue pour des peuples plus autonomes. Sur le plan politique, en 2002 puis 2003, le gouvernement a certes accordé une plus grande autonomie à Papua, afin notamment de satisfaire certaines revendications locales, mais les Papous sont aujourd’hui, à l’aube de 2012, fortement déçus par trop de promesses non tenues : les incompréhensions culturelles demeurent, on relève une récupération politique des élites autochtones, et tandis que la violence des militaires perdure sur place, une corruption rampante paralyse les possibles avancées. Surtout, les carences dans le domaine de la santé et de l’éducation sont criantes, béantes et souvent aberrantes.

 

L’actuel statut d’autonomie ne représente aux yeux des Papous qu’une formulation politique qui a gravement occulté les aspects culturels sur fond d’exploitation économique. Résultat, au moins dix morts lors d’affrontements à Mimika, non loin de la multinational Freeport, au cours de l’été 2006. Ou encore de continuelles menaces d’intimidation envers les dirigeants papous qui peuvent se solder par des assassinats programmés, comme on a pu le constater depuis bientôt deux décennies : Thomas Wanggai, mort en prison en 1996 pour avoir brandi le drapeau de la Papouasie Occidentale ; assassinat en 2001 de Theys Eluay, leader papou incontesté ; assassinat en 2002 de l’épouse de J. Bonay, directeur de l’Elsham, organisation locale de défense des droits de l’homme ; meurtre en mars 2004 de Leo Warisma ; violentes manifestations en mars 2006, etc. Comme le rappelait Tom Beanal, aujourd’hui leader respecté et membre du présidium papou, à la fin des années 1990 : « Nous voulons nous développer nous-mêmes, pas être développés ! Nous sommes très surpris que les Indonésiens, qui haïssent le colonialisme, veuillent continuer à coloniser la Papouasie occidentale »…

 

 

« Entre le foot et Papua », dessin repris dans le journal Mingguan Kontan, 12 juin 2000, in Benny Rachmadi, Dari Presiden ke Presiden, Buku 1, Jakarta, Gramedia, 2009. Pour les Indonésiens, la mondialisation et la révolution technologique n’ont pas seulement le mérite de « connecter » tous les peuples entre eux, elles ont également les moyens de changer l’ordre des priorités et de faire oublier l’essentiel : ici, on constate que les matches de foot de l’Euro 2000 intéressent bien plus les habitants que la cause et le combat des Papous pour leur liberté…

 

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Entre 2009 et 2011, avec quelques étés sociaux très chauds en 2010 et 2011, les revendications et les émeutes n’ont pas cessé, les abus et les victimes non plus, bien au contraire. Et la répression des militaires placée sous la botte d’une démocratie balbutiante – surtout dans ce Far East où la presse et les médias sont muselés – se poursuit dans l’indifférence internationale quasi générale. Pour 2012, l’inconnu demeure. Mais « en terre connue », mais non reconnue, c’est surtout l’avenir politique des Papous qui reste un territoire inconnu... En 2012, plus que jamais, entre le risque d’une marchandisation touristique (qui pourrait devenir incontrôlable) et celui d’une fragile voie politique (qui reste à dessiner), le destin des Papous « indonésiens » reste en sursis. Seule certitude dans cet univers inconnu : le statu quo actuel n’est, pour toutes les parties concernées, ni souhaitable ni durable…

 

 

A l’instar de l’Etat (mairie, administrations, défense…) et de la Religion (église, mosquée…), l’Ecole joue aussi un rôle clé dans le processus d’indonésianisation des sociétés autochtones, ici les diverses cultures papoues. Selon les cas, la scolarisation œuvrera plus fortement soit pour l’intégration au sein d’un Etat-nation soit pour la désintégration des identités culturelles régionales ou spécifiques… Mais si l’instruction et l’enseignement peuvent perturber les traditions, ils peuvent aussi contribuer à mieux forger l’esprit de résistance…

 

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Franck Michel

 

 

 

 

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